Héros de la Cybernation
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Timothy Leary

 « Hacking your own brain »

Ce qui m’amène au clou du spectacle, le regretté Timothy Leary. Pionnier des recherches sur le LSD dans les années 60, on lui doit des travaux sur la neuropsychologie, l’évolution, la cybernétique, l’informatique, l’espace, comme le rappelle son ami, le fascinant écrivain et chercheur indépendant (!), Robert Anton Wilson. L’auteur de Cosmic Trigger évoque avec un petit rire et beaucoup d’émotion son ami disparu en mai 96 en laissant derrière lui entre autres performances et ouvrages indispensables, le rituel parfait de sa confrontation à la mort sous différentes formes, du reportage à l’essai A Design For Dying, un des textes les plus efficaces qu’il m’ait été donné de lire. Timothy Leary acquiert son premier ordinateur en 1983. De par son expérience psychédélique, il comprend vite le potentiel d’élargissement de la conscience que représente cette nouvelle technologie.

Le PC est le LSD des années 90.
Robert Anton Wilson

William Gibson Enthousiasmé par la cyberculture comme prolongement de ses travaux antérieurs, le bon docteur publie en 94 Chaos & Cyberculture, un livre qui exprime sa vision de l’émergence d’un nouvel humanisme et qui exalte la pensée indépendante, la créativité individuelle, la remise en cause de l’autorité et le potentiel des nouvelles technologies. Puis en 95, il publie Surfing the Conscious Nets, un délire illustré qui tient de l’essai, de la correspondance, du projet artistique. Le site leary.com permet toujours de visiter la maison Leary, et d’approfondir la vision d’un des penseurs les plus significatifs de tous les temps. «Le cyberdélisme est la première forme post-moderne de culture rebelle dont l’ennemi est l’ignorance.» réfléchit Douglas Rushkoff, auteur d’essais sur le sujet qui capturent parfaitement l’essence du moment comme Cyberia, Media Virus, Ecstasy Club, Playing the future, etc…

P
lus que jamais ouvert aux nouvelles expériences, Timothy Leary se rend avec entrain dans les raves. Pour la jeune génération, il représente un aîné tribal naturel des ravers, pour Ürth Gürl l’égérie des smart bars, il incarne une sorte de capitaine complètement barré du Rainbow Warrior psychédélique. Pour l’infatigable Leary, on a révélé une nouvelle dimension humaine par les psychédéliques et le cyberespace, une connexion, une communication à explorer. Le discours dominant considère la recherche appliquée dans ce domaine comme une déviance, mais Leary a validé, tout au long de sa vie et jusque dans sa mort, la pertinence de sa démarche avec un optimisme surnaturel.

Kevin Alexander, Rebels «A Journey Underground », 1998, diffusé par Canal Jimmy en mai 2002

 Voir l'article sur L'Idéaliste
 
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