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Fascinée
par l’énigmatique auteur, Elisabeth délaisse immédiatement
les glaciales ambitions autocratiques des futurs diplomates internationaux
pour se plonger dans une quête littéraire obscure mais captivante :
résoudre le mystère de l’inscription sibylline qu’aurait
laissé Nabokov quelque part sur un mur de la ville. Cette légende
a mobilisé des thésards pendant plusieurs décennies,
étranges étudiants de trente-cinq ans qui enquêtent
toujours à la recherche d’une conclusion à leur doctorat.
Qu’à cela ne tienne! «J’aime l’anti-productivité de mes minuscules recherches, leur insignifiance.» dit-elle. «La littérature, fût-elle toute-puissante sur le cerveau, ne saurait rivaliser avec les joies simples de l’inspecteur Clouseau.» confirme notre apprentie Panthère Rose. Glissant avec grâce de manuscrits perdus en connivences cartographiques, l’intrigue se noue tout en finesse. D’inquiétantes rencontres tissent une trame palpitante qui relie Cambridge à Londres, puis Venise, à la poursuite du spectre de Nabokov. Surprises, rebondissements, et «doux vertige littéraire» brouillent finalement la limite entre le monde et les livres. Vif et enlevé le premier roman d’Elisabeth Butterfly gambade délicieusement dans les rues de papier de la Vieille Angleterre avec une érudition tempérée de candeur, mené par une Lolita aussi fraîche que retorse. Délicatement poétique, servi par un vocabulaire où les perles d’Honolulu côtoient les queues de tigre du Bengale, «Lolita, go home !» insuffle à chaque lettre une charge érotique. Cette citation qui hante l’héroïne «Des mots banals, nos rêves et nos soucis insignifiants, deviennent magiques lorsque l’art, ce magicien lunatique, met du rouge sur les lèvres de la vie.» reflète avec subtilité la connivence que partage cette jeune auteur pleine de promesse et son maître à penser, Nabokov. Imaginaire et réel se mélangent
avec bonheur sous la plume d’Elisabeth Butterfly car il est évident
qu’elle sait de quoi elle parle. Diplômée de sciences
po et titulaire d’un Master de l’Université de Cambridge,
elle ajoute aujourd’hui une nouvelle corde à sa harpe car
elle a déjà prouvé son talent en produisant Lazy
Lounge sur Canalweb, «une émission tellement paresseuse
que même son slogan l’est». La collection «Easy
Reading» de Florent Massot s’enrichit tout à coup
d’une voix douce et impérative dont le livre vous dit :
«Lisez-moi !». |
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Elisabeth Butterfly,
«Lolita, go home !», Editions Florent Massot, 2002, 117 p. |
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