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L’habit ne fait pas le moine ! Il fait chaud, les
moustiques brouzinent sous une odeur de fenouil sauvage. Au château
Conscience dont les vignes s’adossent au faubourg de Bel-Air,
le Comte Georges n’aura jamais l’aisance animale de son
jouisseur de père. Attend-t-il encore Elisabeth, son amour de
jeunesse rencontrée dans un bordel de Béziers ? A
ses côtés, Mimile, proxénète qui ne rend
plus service à grand monde, se laisse rattraper par sa mémoire.
Le passé s’appelle Calidad Esperanto, l’Andalouse
qui déchaîna les passions l’année de ses treize
ans, braconnant désormais les poissons à la rivière
et le désir des hommes à sa source. Le premier roman
de Régis Franc regorge de personnages pittoresques, croqués
en phrases aussi imagées que ses nombreuses bandes dessinées.
La volupté se dégage de chaque page, chaque sens du lecteur
longuement sollicités par les arômes d’anis, le goût
des plantes du Sud, les couleurs des paysages du Languedoc, la fraîcheur
de l’eau de la fontaine versée sur une nuque moite, les
mélodies désuètes de Luis Mariano chantées
à pleins poumons… |
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Régis Franc,
«Du beau linge», Robert Laffont, 2001, 315 p. |
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